Il faut être clair : ToE n’est qu’une adaptation, un remake du jeu éponyme sorti il y a plus de 4 ans sur le territoire japonais. C’est aussi l’un des tous premiers RPG disponibles sur PSP. Et quel RPG… Epées, magie, créatures, enchantements, invocations ; une légende vous attend.
Que d’émotions lorsque j’ouvrais, avec une sincère violence, le carton délivreur : celui qui avait mis presque 1 mois pour arriver chez moi. Ce carton que j’imaginais dans les mains d’autrui, celui qui avait patienté plus de deux semaines dans un centre de tri des Bouches-du-Rhône. Seul. Abandonné. Entre les boules de polystyrène se trouvait un jeu PSP… Non, un jeu PSone, vêtu d’un nouvel habillage ; des têtes plutôt chétives, au ton légèrement pastel se dessinent. Ca y est, j’y suis, il est là. Tales of Eternia, mon précieux.
Once upon a time…Dans le monde d’Inferia, un jeune garçon de 18 ans, nommé Reid part à la recherche de son amie Farah. Il découvre finalement qu’elle observe le ciel d’un petit monticule installé à proximité de Rashean, leur village natal. Bizarre s’exclame t-elle, on dirait que quelque chose se rapproche d’Inferia, notre monde. Tout à coup, un vaisseau s’écrase tout près, les expulsant à plusieurs mètres, les recouvrant de débris. Nos deux jeunes héros sont solides, et s’en sortent ainsi sans une once de sang. Ils décident alors d’aller jeter un œil sur les lieux exacts du crash. Après avoir traversé une petite portion de la forêt de Rashean, ils découvrent enfin un petit animal bleu, dont le cri leur paraît peu commun : « Quickie, Quickie ». Surpris, ils s’approchent un peu plus et aperçoivent au loin le corps d’une jeune fille blessée. Elle sort consciente de cet accident mais ne parle hélas pas la langue de Reid et de Farah pour expliquer ce qu’elle vient faire dans leur monde.
Ils apprendront plus tard que cette chose qui s’approche d’Inferia, ce qu’observait Farah, n’est autre que le monde parallèle, Celestia dirigée par un étrange tyran. Votre aventure commence donc ici, sur les traces des dieux élémentaires qui seront une aide précieuse pour éviter ce cataclysme sans précédent.
Un background manga Le but premier d’un RPG est de vous faire vivre une aventure unique, hors du commun ; on est d’accord. Tales of Eternia peut se targuer de posséder un monde riche et varié, où la magie n’est pas prétexte mais au contraire bien intégrée. Mais là où ToE est unique, c’est par la qualité du charisme de ses quatre personnages principaux.
Reid
C’est le leader charismatique, rappelant vaguement des héros tels que Sangoku de Dragon Ball ou Gon d’Hunter x Hunter, le coté niais en moins. En effet, Reid est un peu râleur, un peu feignant, et même un peu looser parfois. Il a tout juste 18 ans et pratique le combat rapproché. Il peut user et abuser de coups spéciaux complètement hallucinants, ou se protéger à l’aide d’un bouclier. Il a souvent faim.
Farah
Elle est la meilleure amie de Reid, a tout juste 17 ans et pratique les arts martiaux. C’est le coté maternel du groupe, elle prend soin de Keele et reproche à Reid d’être trop dur avec lui. Elle est toujours de bonne humeur et très positive. Mais ses bons cotés ne sont en fait qu’un masque à sa tristesse naturelle. En effet, Farah a perdu ses parents dès son plus jeune âge et se débrouille toute seule en parti grâce à ses amis. Son coté protecteur la place bien évidemment au poste de soigneur du groupe.
Keele
Vous l’aurez deviné, Keele est le magicien de la bande. Il est passionné par les études et est évidemment intéressé par la visite du monde de Celestia. Il est très fragile et se fatigue rapidement. Il manie le bâton avec maladresse mais ses sorts de magie n’ont pas d’égal. Avec Meludy, il est le seul à pouvoir porter un dieu élémentaire et à profiter de ses pouvoirs. Keele a une relation fraternelle avec Reid : ils se disputent sans arrêt.
Merudy
Comme expliqué précédemment, Merudy est l’étrangère. Elle ne parle pas la langue de la bande (même si elle arrivera, à partir d’un certain stade de l’aventure, à se faire comprendre grâce à des boucles d’oreilles magiques). Elle est accompagnée de son petit animal Quickie et pratique la magie. Elle sait aussi envoyer son « pet » au combat, il faudra donc l’équiper en conséquence.
Un système de combat unique Le point fort de la série des Tales of a toujours été le système de combat : dynamique, temps réel oblige, et donc très intense. Contrairement à la série des Grandia (auquel on pourrait comparer les Tales of, du point de vue de la dynamique de combat), les ennemis ne sont pas visibles dans les différentes zones où vous pourrez les croiser. J’entends par là forêts, donjons, montagnes, et carte du monde. A la manière d’un Final Fantasy, ils sont aléatoires mais très aisément évitables. En effet, l’affrontement lancé, il vous suffira simplement de fuir par l’un des cotés de l’écran et d’attendre quelques secondes, qu’une barre se remplisse (5 secondes environ). Bien évidemment, le problème se pose lorsque les ennemis vous encerclent. Il ne vous reste plus qu’à combattre, et qu’on se le dise, c’est rarement sans un réel plaisir !
Combien se sont déjà ennuyés pendant un combat classique de RPG au tour par tour ? Combien ont déjà déploré cette lenteur et ce système plus qu’hasardeux ? Dans ToE, que neni, dégommer tous ces monstres n’a jamais été aussi jouissif. A tel point qu’on se surprend à passer de longs moments à combattre, juste pour le plaisir, à la sortie des villes : juste pour prendre quelques niveaux.
Contrôler Reid ne se résume pas à un simple pressage de bouton mais demande également de la réflexion et une observation attentive du niveau de TP. Les coups spéciaux se déclenchent de la manière suivante : bouton X + haut/gauche-droite/bas. L’alliance du bouton L et du Rond/X vous permet de créer des raccourcis pour certains ordres vitaux (exemple : L + Rond pour lancer un Soin). S’ajoute à ceci, les coups normaux réalisables grâce au bouton Rond (si l’ennemi vole, n’oubliez pas d’appuyer sur Haut avant de taper). Mais ce n’est pas tout, Reid a aussi le contrôle du bouclier et peut ainsi réduire fortement les dommages subis. Si votre adversaire possède un sort de jet, Reid pourra, grâce au bouclier et dans l’éventualité où il serait au premier plan du combat parer ce sort et ainsi éviter au reste de son équipe de perdre des HP. Notre héros a donc un rôle primordial au sein des combats : il est ce que l’on pourrait qualifier de « tank », en cela qu’en raison de son nombre élevé de Points de Vie, et de la force qu’il possède, Reid permet aux autres d’agir pendant que lui encaisse.
Bien sûr, il est possible d’arrêter le combat à tout moment par l’intermédiaire du bouton Triangle et de choisir parmi des options aussi diverses que « Donner un ordre », « Equipement », « Items »…etc. Ceci est indispensable au bon déroulement de longs combats, notamment contre les boss qui s’avèrent, il faut l’avouer, sacrément costauds (avec un bon niveau, ils ne posent aucun problème, ce jusqu’à ce vous ayez récupéré tous les Dieux élémentaires ; ensuite, c’est une autre paire de manche).
Signalons qu’il est possible de sélectionner l’ennemi à abattre en appuyant sur le bouton R. Ainsi un Lock se formera et vous permettra de choisir tranquillement le vilain à taper. Pas forcément indispensable mais parfois utile.
Enfin vous pourrez faire sauter l’équipe toute entière en poussant le joystick analogique vers le haut, ou la rassembler en tirant vers le bas. A noter que cette simple action est la base de votre survie durant certains combats, notamment vers le Dieu des Gnomes, l’élémentaire de la Terre.
Réalisation hors paire Tales of Eternia, mieux connu sous le nom de Tales of Destiny 2 de l’autre coté de l’Atlantique, est un jeu sorti en 2000 au Japon sur PSone. La qualité visuelle est proportionnelle au nombre d’années que les p’tits gars de chez Namco ont passé sur cette petite console populaire. En clair, une fois la machine maîtrisée, les développeurs sont parvenus à pousser la technique à son paroxysme et j’en veux pour preuve les centaines de passages entièrement doublés et ces effets de lumière ou de miroir éparpillés ici-là.
Bien évidemment, les passages en 3D sur la carte du monde ne sont pas franchement mirobolants mais on ne leur demande pas non plus de l’être. En contre parti, les moments où vous atteindrez une des nombreuses villes du jeu, vous serez à chaque fois surpris par la qualité visuelle du décor ; elles ont chacune leur propre style et quelques secrets cachés dans les maisons, dans les puits, dans les vasque. A vous de les trouver.
Bien que contestées, les musiques du jeu s’avèrent au final assez envoûtantes. Il est vrai qu’elles ne fondent pas le succès de la série des Tales of mais ne sont pas non plus à jeter à la corbeille. Certaines sont réellement plaisantes alors que d’autres nous passent complètement au dessus des oreilles. Je chipote mais c’est pour moi le seul vrai défaut, voire manque du jeu : un air phare, à la Final Fantasy VII, qui vous reste dans la tête toute une vie ; voilà ce que j’aurai souhaité.
Mais hormis ceci, ToE fait fort d’un point de vue du son. C’est en effet le premier jeu de rôle sur portable à proposer des doublages ; et ils sont loin d’être mauvais… pour peu que vous parliez japonais.
Pour ce passage sur PSP, Namco s’est semble t-il efforcé de garder tout le charme d’Eternia sans prendre le risque d’en changer ne serait-ce qu’une miette. La seule évolution concerne en fait l’adaptation en 16/9 du jeu, en conséquence de l’écran de la portable de Sony. Les sprites des personnages (leur animation 2D) sont au final assez flous, ce qui est regrettable mais assurément pas gênant.
Du rab, du rab ! Outre une excellente réalisation et un système de combat sacrément bien rodé, le charme de Tales of Eternia passe aussi au travers de son contenu bonus : compétences en cuisine, mini jeux, énigmes, système d’invocation.
Notre dernier, tout d’abord, s’avère assez original puisqu’il vous faudra pour profiter des pouvoirs des Dieux élémentaires, les répartir entre Merudy et Keele. Ils possèdent chacun un cristal dans lequel peuvent loger plusieurs dieux. Si, par exemple, vous insérez Ondine, la déesse de l’eau, et Gnome le dieu de la terre, vous obtiendrez un pouvoir particulier, et ainsi de suite : Ifrit, Sylph, Celsius…
Après de longs combats, quoi de plus reposant qu’un bon dîner ? Ceux qui auraient joué à la seule version européenne de la série des Tales of, j’ai nommé Tales of Symphonia sur Gamecube, savent que c’est désormais une tradition dans cette série que de pouvoir faire sa nourriture.
Dans Eternia, des marchands sont disséminés tout au long des villes que vous allez croiser, vous permettant de faire le plein d’ingrédients. Les recettes, quant à elle, ne s’achètent pas ; un dénommé Wonder Chef se présente sous la forme d’objets divers, voire loufoques. En actionnant cet objet, il apparaîtra et vous apprendra une des 35 recettes disponibles : certaines soignant tout le groupe, d’autre soignant individuellement, ou encore rajoutant quelques points de mana…etc.
Si certaines énigmes peuvent paraître un peu complexes (Forêt de la Tentation, Les sous-sols de Chat), elles n’en restent pas moins intéressantes et toujours placées de manière logique juste avant les points les plus importants du jeu (capitale d’Inferia pour la Forêt, ou le Dieu Celsius pour le Capitaine Chat).
Enfin pour couronner le tout, les développeurs ont eu la bonne idée d’intégrer plusieurs mini-jeux tous aussi amusants les uns que les autres : Rafting, un jeu de ballon prisonnier (NdThibaut : à la DodgeBall sur Megadrive), ou même une simulation de train, et j’en passe.
Arrivés sur Celestia, nos amis joueront le temps d’un campement à un ersatz du si célèbre Uno ; de là, vous pourrez, quand l’envie vous en prend sortir les cartes et faire une partie. Sympatoch’ non ?
L’erreur serait de croire que Namco réalise ici une sortie opportuniste, remettant au goût du jour l’un de ses meilleurs jeux sur PSP alors que le manque se fait cruellement ressentir coté RPG. Après tout, voici une chance de fouler enfin le sol d’Inferia et de Celestia. Et même s’il est vrai que les évolutions ne sont pas légions, comment reprocher à la firme japonaise de ne rien changer à ce jeu déjà presque parfait ? Notons tout de même que ToE perd tout son sens sans une connaissance même minime de la langue japonaise. Un jour en France ?
Quelques images :
Source :
http://www.playfrance.com/psp-Tales-of-Eternia/test
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TOE et TOS![King_vegeta [dr]](https://2img.net/u/2513/19/36/56/avatars/29-64.jpg)
